Il m’aura fallu attendre près de 7 ans avant de retourner à Kamaishi, 6 ans et demi pour être plus précis. Et que de changements depuis tout ce temps. Laissez-moi vous raconter.
Pour ceux qui me suivent depuis mes débuts (et oui, vous êtes quelques-uns) vous devez vous souvenir que je suis arrivé avec un PVT Japon, le 6 mai 2011, au pays du Soleil-Levant. Le Japon, deux mois avant, avait été frappé par un fort tremblement de terre mais aussi un Tsunami ravageur, surtout la côte de la région du Tohoku. Le 11 septembre 2011, soit exactement six mois après ce drame j’étais allé à Kamaishi faire du volontariat dans la zone sinistrée.
11 septembre 2011, découverte de Kamaishi
Il vous suffit de replonger dans mes articles (ici, là et ici) datant de 2011 pour voir cette expérience de volontariat que j’ai vécu dans la ville de Kamaishi. Aujourd’hui encore c’est assez traumatisant, c’est marquant. C’est quelque chose qu’on ne peut oublier, déjà dans ma position, alors je n’ose même pas imaginer ceux qui ont dû vivre cette expérience. Je vous propose ici quelques photos de cette ville de la préfecture d’Iwate à ce moment-là.
Je n’avais pas prévu de retourner à Kamaishi de suite
Je m’étais rendus, au cours des années précédentes, à deux reprises dans la ville de Morioka (Iwate). Mais je n’avais pas prévu de retourner à Kamaishi même si j’en avais fortement envie. Envie de voir comment les choses avaient changé, surtout que la première fois que j’y suis allé je ne connaissais rien du Japon et je ne parlais pas japonais. Mais depuis j’avais décidé d’apprendre le japonais et j’avais suivi des cours à Akamonkai pendant un an et demi.
Intérieurement, j’avais prévu de passer par Kamaishi durant mon tour du Japon à pied (Cap 10.000 Japon). Je m’étais donné cet objectif d’y retourner à pied et d’y passer au moins une semaine pour découvrir cette ville côtière sous un nouvel angle, loin de ces images de citée ravagée par le tsunami. C’était mon objectif. Ce devait être un de mes gros objectifs de Cap 10.000 Japon parce que Kamaishi m’a marqué, elle m’a marqué à vie ! Plus que le drame dont j’ai vu les séquelles encore tout frais, c’est le sourire et la bonne humeur de ses habitants malgré ce drame qui m’avait marqué ! Je me suis toujours demandé comment on pouvait encore sourire à la vie après une telle tragédie alors qu’eux, seulement six mois après gardaient un sourire et une volonté forte d’avancer.
Et puis, en 2018 tout a avancé, a changé
Au début du mois de février 2018, j’ai été invité par la préfecture de Iwate à venir visiter cette région dans laquelle je me suis rendu déjà à 3 reprises depuis ma première arrivée au Japon en 2011 (dont la fois à Kamaishi pour le volontariat). J’ai immédiatement répondu de manière positive à cette invitation et me suis retrouvé à voyager dans plusieurs endroits de la préfecture de Iwate pendant 5 jours avec, notamment, Mehdi du blog voyage « Asian Wanderlust » (vous pouvez lire son article sur Iwate par ici).
Pour moi, ce fut une sorte de « retour aux sources » parce que mon aventure au Japon avait commencé avec ce qui s’était déroulé dans cette préfecture fortement touchée le 11 mars 2011. J’étais excité de voir comment les choses avaient évoluées et de pouvoir retourner dans la ville de Kamaishi, surtout que celle-ci est devenue un véritable symbole !
Et oui, Kamaishi, non seulement s’est relevée mais en plus elle va accueillir des matchs de la coupe du monde de Rugby en 2019, rien que ça ! Qui aurait pu croire ça ? Pas moi, du moins pas avant que je ne retourne sur place pour le voir de mes propres yeux. Ce symbole est à l’image des habitants d’Iwate qui continuent d’avancer et qui restent positifs !
Le plein de visites dans Iwate, le plein de découvertes !
Je n’avais pas encore eu le temps de visiter la préfecture d’Iwate en profondeur mais c’était prévu. L’opportunité de cette invitation tombait donc bien. Je savais qu’elle recelait de quelques perles à voir absolument au Japon, mais ce que je ne savais pas c’est que ses plus belles perles ne sont pas les lieux à visiter ou les expériences à faire mais plutôt ses habitants ! Chaleureux, pudiques, humbles, accueillants, … ils serait difficile de les décrire correctement sans que vous ne les voyiez. Un exemple concret : j’ai demandé à plusieurs reprises à des habitants d’Iwate quelles étaient leurs recommandations de visites sur place et à chaque fois ils me disaient « on n’a rien de particuliers ! Kyoto est meilleure que nous en Histoire et tradition, Hokkaido à une meilleure cuisine de la mer que la nôtre, il y a beaucoup d’autres superbes paysages dans tout le Japon, … ». Ils n’arrivaient pas à mettre en avant la beauté de leur préfecture, qui pourtant en a beaucoup. Non pas qu’ils ne les connaissaient pas, mais tout simplement parce qu’ils sont humbles et qu’ils ne sont pas du genre à se mettre en avant par rapport aux autres. Ils diront toujours que les autres sont meilleurs qu’eux !
Bref, revenons donc aux visites que j’ai effectuées durant ces cinq jours sur place, notamment avec Mehdi. On a commencé d’entrée de jeu avec le Wanko Soba Challenge pour lequel je vous mets au défi de battre mon score de 153 bols mangés ! Et voici donc un rapide aperç de ce qu’on a fait sur place (cliquez sur les liens pour plus détails) :
- On a pu découvrir beaucoup de nature, et clairement la préfecture d’Iwate a de superbes paysages à voir, tels que Ryusendo Cave, Jodogahama Beach, Geibikei, …
- On a bien mangé notamment des Wanko Soba, des Nanbu Senbei, des poissons et fruits de mer au Miyako Gyosai Ichiba, des produits laitiers à la ferme Koiwai, …
- On a dormi dans de beaux logements, notamment le Houraikan à Kamaishi ou bien encore le Hanamaki Onsen Senshukaku, de ceux qui font vivre de beaux rêves une fois la nuit venue.
- On a visité plusieurs temples riches en histoires tels que Kamaishi Daikannnon, Chuson-ji, Motsuji, Takkoku no Iwaya, …
- On a mis la main à la pâte et on a pu découvrir l’artisanat local réputé à travers tout le Japon et même dans le monde ! La fonte Nanbu de Iwachu n’a plus de secret pour nous (quoi que, si), le Morioka Tezukuri Mura nous a permis de faire de la teinture traditionnelle, le musée de l’ambre nous a montré que les sols de cette préfecture étaient riches en ressources, et la laque d’Iwate a été entre nos mains.
- On a même eu l’occasion d’aller voir des sculptures de neige au Iwate Snow Festival, la nuit venue, par moins 10 degrés. Ou même de prendre la ligne de train local Sanriku Railway qui venait de rouvrir il y a peu après avoir été fortement touchée par le tsunami de 2011.
Mais surtout, pendant ces cinq jours, on a eu l’occasion de rencontrer plusieurs Japonais de la région qui nous ont partagé leur quotidien, leur enthousiasme et leur passion pour leur région, pour leur vie, pour leur savoir-faire et leur volonté de partager ça avec le monde ! Et voici tout ça en vidéo
Iwate, une préfecture réellement méconnue et qui pourtant …
J’ai eu accès aux statistiques concernant le nombre de nuitées passées par les touristes étrangers dans la préfecture d’Iwate ! Vous saviez que les Français que nous sommes n’avons passés que 730 nuitées en tout, pour l’année 2017 (selon les estimations) ? Cela veut dire que seulement quelques petites centaines d’entre nous sommes allés là-bas l’année dernière. Surtout, cela veut dire que la préfecture d’Iwate est une belle opportunité de visiter un Japon encore méconnu, riche en Histoire, en culture, en saveurs et en rencontres et sans trop de touristes étrangers (parce que ce qui est valable pour les Français est valable pour toutes les nationalités aussi).
Ce qui m’a marqué durant ce voyage, c’est que la préfecture d’Iwate voudrait vraiment que nous, les étrangers, on vienne découvrir et vivre leur région, qu’on vienne à la rencontre de ses habitants, mais pas par sentiment de « pitié » ou de « culpabilité » par rapport au drame de 2011, mais plus pour ce que cette préfecture a de beau à offrir : ses habitants, sa nature, ses spécialités culinaires, ses attractions touristiques, son héritage traditionnel, son artisanat, ses produits locaux !!!
En ce qui me concerne, je suis allé dans la préfecture d’Iwate à quatre reprises et il me tarde d’y retourner. J’ai encore beaucoup de choses à voir, expérimenter, découvrir et partager avec vous là-bas. Qui a envie d’aller y faire un tour parmi vous ?