L’une des questions qui m’est posée le plus fréquemment, et de très loin, concerne mon travail au Japon. Plutôt que d’y répondre sans cesse, j’ai décidé d’écrire cet article détaillé sur le sujet.
« C’est quoi ton travail au Japon ? », « tu fais quoi au Japon ? », « comment tu vis au Japon ? », « comment tu gagnes ta vie au Japon ? », … il ne se passe pas un jour (ou presque) sans que l’une de ces questions me soit posée et ce depuis 2011 / 2012. Imaginez donc le nombre de fois où ces questions m’ont été posées. D’ailleurs, si vous m’avez demandé cela et que je vous ai fourni le lien vers cet article, c’est pour gagner du temps et éviter de me répéter.
Avant de venir au Japon
En 2009, après avoir terminé mon Master 2 en Ecole Supérieur de Commerce à Amiens, j’ai décidé de partir faire un tour du monde d’un an pour voyager et aussi améliorer mon anglais. Avant de partir, j’ai eu des sessions de recrutements qui m’ont été proposées par des chasseurs de têtes et je suis parti avec, en poche, plusieurs offres d’emplois en tant que directeur de supermarché et autres formats de magasins spécialisés avec de beaux plans de carrières à la clé. J’avais même une offre valable pour mon retour en France avec un salaire mensuel brut de 3.000€ plus des bonus divers et avec possibilité d’évoluer à l’étranger, notamment en Espagne, à cinq ans après prise de poste. Voilà, ça c’était mon statut avant mon départ de France.
Puis, je suis parti pour ce fameux tour du monde censé durer un an, mais qui n’a cessé de s’allonger au point où je me suis retrouvé, pour la première fois, au Japon en 2011. Depuis, beaucoup de choses ont changées et je me suis retrouvé à vivre au pays du Soleil-Levant, chose que je n’ai jamais planifiée ou cherchée. Je n’avais aucune volonté particulière de venir vivre au Japon, comme vous pouvez le lire dans cet article.
Maintenant, je suis marié et je réside ici, pour le moment avec un visa époux même si j’ai déjà le droit de postuler pour un statut de résident permanent. J’aurais, si je le voulais, pu obtenir un visa entrepreneur puisque je remplissais l’ensemble des conditions (j’ai l’activité professionnelle et la capacité à avoir les fonds pour le capital de départ et ce sans aucun emprunt).
Mon travail au Japon
Je sais que travailler au Japon c’est le « rêve » pour beaucoup d’entre vous et que certains sont curieux de savoir ce que les autres font, pour s’inspirer ou voir ce qu’il est possible de faire. Depuis mon arrivée en 2011 avec un PVT Japon je n’ai pas fait beaucoup de travails différents. Ma première année je faisais du tutorat de français pour des Japonais. Et dès 2012 j’ai changé d’activité, notamment du fait de la croissance de mon blog et de sa renommée. Alors, quel est mon travail au Japon ?
Blogueur ? Non, plus vraiment, même si auparavant j’ai pu utiliser ce terme. Youtubeur ? Non, merci, ne réduisiez pas mon travail à une seule et unique plateforme, je n’en suis pas dépendant et ne veut pas être dépendant d’une seule activité de la sorte, c’est réducteur.
Aujourd’hui, je suis le gérant d’une activité de communication digitale basée sur de la création de contenus digitaux et de consulting dans le domaine du tourisme au Japon. En quoi cela consiste ? Concrètement, avec l’aide de Lucas, dont je vais vous parler un peu plus bas, nous aidons les destinations au Japon ainsi que les entreprises du tourisme à se promouvoir à l’international au travers, notamment, de contenus digitaux professionnels et de qualité et de prestations de consulting. C’est aussi « simple » que cela.
Le blog, sur lequel vous êtes en ce moment, est un des « outils » que nous pouvons utiliser sur certains projets, mais pas que. C’est pourquoi, vous pouvez voir, et gratuitement, du contenu de grande qualité (photos, vidéos, …) sur le blog et les réseaux sociaux associés.
Il m’arrive ainsi de rédiger des articles pour le web, de prendre des photos (paysages, portraits, …) que vous pouvez souvent retrouver sur mes comptes Instagram (celui dédié au Japon et celui plus généraliste), produire des vidéos, donner des conférences professionnelles, faire du consulting auprès d’entreprises ou entités gouvernementales, … et bien plus encore.
Depuis le début de mon activité j’ai eu plusieurs centaines de clients, allant de petites entreprises locales (restaurants, hôtels, …) jusqu’au Ministère de l’économie du Japon ou bien encore le Minsitère du Tourisme japonais, l’office de tourisme du Japon et autres grandes institutions japonaises. J’ai réussi à me construire un beau réseau avec plus d’un millier de contacts allant jusqu’au Vice-Président Exécutif de l’office de tourisme du Japon, par exemple.
Est-ce que je travaille seul ?
J’ai commencé mon activité seul, en 2011 / 2012 et puis, avec le temps, j’ai fait appel à d’autres personnes, en sous-traitance et de manière ponctuelle pour de l’aide dans des domaines où je n’avais pas assez de compétences ou de temps pour les gérer. Que ce soit pour de la conception de logos ou infographies, pour ce qui est aspect maintenance du site et autres, j’ai pu faire appel, de manière ponctuelle, à des personnes bien plus compétentes que moi.
Puis, depuis la fin de l’année 2017, Lucas, cinéaste de métier et de formation, m’a rejoint dans mon activité et on s’est partagé les tâches. Pour faire simple, je gère l’activité, je trouve les clients et je pilote les projets pendant que Lucas s’occupe du côté artistique, de la conception et production des vidéos.
Depuis la fin de l’année 2018 nous avons été rejoint par Chiho, qui sera là en soutien de Lucas pour l’aspect vidéos ainsi que pour tout ce qui concerne la logistique de production de contenus. Ainsi, nous sommes dorénavant une équipe de trois personnes à travailler ensemble et que l’on produit, notamment, les vidéos que vous voyez sur la Fan Page Facebook « Un Gaijin au Japon ».
Mes revenus et mon statut
Dans un premier temps, je vais vous dire que je travaille, pour le moment, en statut freelance au Japon mais que ceci devrait changer dans les mois à venir, notamment pour des raisons fiscales et que toute mon activité est déclarée, au Yen près, auprès du centre des impôts dont je dépends. Ainsi, je paye des impôts sur le revenu, des impôts locaux, des cotisations retraites, l’assurance sociale japonaise, …
En ce qui concerne mes revenus, maintenant. Si je vais en parler ici, c’est pour clarifier par rapport à ce que je peux, parfois, lire sur le Net. En effet, quelques individus, qui n’ont certainement rien d’autre à faire dans leur vie, de temps à autres, parlent de mes revenus en disant tout et n’importe quoi. A les écouter je ne gagnerai pas bien ma vie, je vivrais au crochet de ma femme, ou bien que je gagnerais des sommes monstrueuses, je ne déclarerais pas mon activité, je ne payerais pas d’impôts …. des vertes et des pas mûres, j’en passe et des meilleures! (Sérieusement les gars???)
Alors, combien je gagne ? Je ne vais pas vous donner le montant, parce qu’il ne vous concerne pas et ne vous concernera jamais, surtout que certains ne trouveraient rien de mieux à faire que de le commenter (« oh ? c’est trop d’argent », « oh ? tu ne gagnes que ça ? » , …. Blablabla) mais je vais vous donner un ordre d’idée.
Déjà avec mes revenus personnels, je suis en mesure de payer les choses suivantes :
- Le loyer de notre appartement de 60 mètres carrés, de construction récente, à 15 mn de Ueno
- L’ensemble des charges mensuelles de notre appartement (eau, gaz, Internet, électricité)
- La crèche de mon bébé
- Mon abonnement téléphonique ainsi que celui de ma femme
- Divers abonnements mensuels (Netflix, différents journaux, abonnements musicaux, …)
- La grande partie de nos frais alimentaires
- La sécurité sociale pour mon bébé et moi (celle de ma femme étant payée par son entreprise)
- Mes impôts locaux
- Mes impôts sur le revenu
- Mes cotisations retraites
- Nos vacances comme par exemple quand nous sommes allés un mois en Tunisie en famille ou bien quand nous sommes partis faire du Glamping en week-end
- D’autres choses diverses et dépenses personnelles …
- De faire des économies chaque mois
Là, vous avez un ordre d’idée de mon niveau de vie. Et, en ce qui concerne mon activité professionnelle dans son ensemble, elle génère des revenus qui me permettent de faire face aux dépenses suivantes :
- Payer mes revenus personnels
- Payer les revenus de Lucas et Chiho
- Payer l’ensemble des charges pour chacun des projets que nous menons comme par exemple Cap 10.000 Japon – mon tour du Japon à pied, le pèlerinage de Chichibu, les différents voyages que nous faisons dans tout le Japon (45 préfectures visitées sur 47 au moment où j’écris ces lignes)
- Faire des investissements dans du matériel professionnel, notamment pour la photo et la vidéo (appareils photos, caméras, ordinateurs, disques durs, drones, …).
- Payer les éventuels personnes que nous faisons intervenir de manière ponctuelle pour sous-traiter certaines de nos activités
- Payer tous les frais de fonctionnement de notre activité et les frais administratifs
- Faire face à des dépenses diverses
Depuis le début de cette activité je peux aussi vous dire que j’ai fonctionné sans aucun crédit et que chacun des investissements a été effectué sur les deniers que nous avons durement gagnés en travaillant quotidiennement et sans relâche.
Je n’ai peut-être pas des horaires de bureaux, mais j’ai un véritable travail qui me permet de vivre, de faire vivre ma famille, de m’associer avec deux autres personnes et qu’elles aussi puissent en vivre, tout en ayant encore la capacité d’investir et couvrir toutes les dépenses de mon activité et de nos projets que nous menons, sans faire appels aux divers services de dons tels que Tipee ou autre crowdfunding. Nous fonctionnons sur nos fonds propres uniquement, pour le moment!
Comme vous le voyez, en quelques années au Japon, j’ai réussi à construire une activité professionnelle durable et qui nous permet de faire vivre deux familles tout en nous donnant la possibilité de faire quelque chose que nous aimons et qui plait. Parce que oui, ce que nous faisons, avec Lucas et Chiho, on adore, on se fait plaisir. On arrive à mener des projets qu’on a envie de mener à bien. Mais ça, on en parlera dans un autre article.