Le Gaijin Nod, ce petit signe de tête que l’on se ferait entre étrangers au Japon. Je vous présente donc ce phénomène qui semble ne pas être si anodin que cela.
Vous êtes étrangers au Japon, vous êtes donc un Gaijin. On vous reconnaît facilement car vous n’avez pas les mêmes traits physiques. Vos yeux ne sont pas bridés, votre corpulence n’est pas la même, votre couleur de peau est différente et vos yeux et cheveux n’ont pas ce noir caractéristiques des japonais. Vous êtes donc bien un Gaijin.
Au Japon, peu importe votre pays d’origine, vous êtes un Gaijin et vous le resterez. Que vous soyez américains, africains, européens ou autre, vous êtes et resterez un Gaijin. Lorsque vous vous rendez dans d’autres pays du monde, notamment les pays hors de l’Asie, on fait souvent la différence en fonction du pays ou du continent d’origine de la personne. Au Japon, ce n’est pas le cas. Il va exister 3 catégories de personnes : les japonais, les asiatiques et les étrangers non asiatiques. Cela va jouer un rôle important dans le Gaijin Nod.
Le Gaijin Nod, c’est quoi ?
Le terme « Nod » en anglais signifie « hochement de tête ». Le terme « Gaijin » en japonais désigne les personnes qui viennent de l’extérieur. Le Gaijin Nod consiste donc en un hochement de tête d’un étranger.
Il s’agit donc de ce petit moment où 2 étrangers, qui ne se connaissent pas, se croisent au Japon. Leur réaction est de se faire un petit hochement de tête, voir même un petit sourire ou un clin d’oeil. C’est comme si ces deux individus se disaient « Tu n’es pas tout seul, je suis avec toi » ou bien encore « Oui, moi aussi je pense que tout est différent ici », ou bien même « Hé t’es blanc, moi aussi, soyons amis ».
Le Gaijin Nod : pourquoi existe-t-il ?
Ce petit hochement de tête entre étrangers au Japon se fait instinctivement entre deux individus ne se connaissant pas parce qu’ils ont les mêmes sentiments et les mêmes ressentis.
Ils sont deux étrangers dans un pays inconnu. Ils n’ont pas nécessairement leurs marques sur place et peuvent se sentir un peu perdu. Alors quand ils voient quelque chose ou quelqu’un qu’ils peuvent reconnaître, ou à qui s’identifier, il se crée un sentiment de sécurité et de « normalité ». Le Gaijin Nod est donc comme une sorte de sens de la camaraderie entre étrangers vivant au Japon. C’est un petit code que l’on se fait pour se rassurer et se dire que l’on n’est pas seul dans un pays inconnu, au milieu d’une culture que l’on ne maitrise pas.
Le Gaijin Nod : tous les étrangers le pratique ?
Comme je le dit un peu plus haut, le Gaijin Nod intervient de manière instinctive entre deux individus pouvant se sentir un peu perdu au Japon. Il faut donc qu’il y ait une réunion, une rencontre entre deux individus, qu’ils ne se connaissent pas et qu’en plus, les deux se sentent un peu perdu pour que le Gaijin Nod se fasse naturellement.
Cela revient à dire que si un de ces critères n’est pas respecté le Gaijin Nod n’aura pas lieu. Par exemple, un étranger vivant depuis plusieurs années au Japon n’aura pas nécessairement tendance à l’effectuer, puisqu’il ne se sentira plus en terre inconnue. D’ailleurs, certains étrangers vivant au Japon se sentent « offensés ou ennuyés » lorsqu’ils reçoivent ce petit signe de la part d’un autre étranger venant d’arriver au Japon. Ils ne réagiront donc pas à ce signal, ce qui peux revenir à dire « Hé, je suis là depuis un certain temps maintenant. Plus rien n’est différent pour moi, maintenant » ou encore « S’il te plaît, ne nous embarrasse pas ».
Le Gaijin Nod : mon expérience personnelle
Je suis arrivé au Japon en Mai 2011. En cherchant dans mes souvenirs, je me rappelle avoir effectué cet échange de signe une fois. C’était dans la Yamanote Line à Tokyo. J’étais assis et en face de moi se trouvait un autre étranger. Il m’a regardé, je l’ai regardé, on s’est souri et c’était tout. Non, non, je vous rassure, ce n’était pas le début d’une Love Story, mais bien un Gaijin Nod. Nous étions tous les deux nouveaux dans ce pays. Je venais d’arriver depuis peu et lui se baladait avec son grand sac-à-dos.
Je ne me souviens pas y avoir été confronté après cela. Mais, sinon, il n’est pas rare que je me fasse interpeller dans la rue par d’autres étrangers qui recherchent leur chemin. Certainement par facilité de communication ou bien encore par envie de se rassurer.
Le Gaijin Nod : est-ce typique au Japon ?
Le Gaijin Nod est le nom que l’on donne à cet instant naturel et instinctif au Japon. Mais il faut savoir que cela ne se pratique pas qu’au Japon. Je pense que dans tous les pays du monde, lorsqu’un étranger rencontre un autre étranger, aux mêmes origines que lui, il y à un contact qui se crée. C’est naturel et humain.
On a, instinctivement, ce besoin et cette envie de se rendre vers ceux qui nous ressemble le plus, ceux à qui l’on s’identifie et avec qui le discours sera le plus facile. Donc lorsque l’on est à l’étranger, on va rechercher cela auprès des personnes de notre communauté (ethnique, de religion, de croyances …).
Au Japon, cela s’appelle Gaijin Nod et se pratique entre tous les étrangers, et ce peu importe leurs origines. Dans d’autres pays, ce sera beaucoup plus spécifique. Cela est dû au fait qu’au Japon, tous les étrangers sont reconnus et traités de la même manière, ce qui n’est pas nécessairement le cas dans les autres pays.
Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà eu à faire au Gaijin Nod ou à ce genre de petits signes de reconnaissance ?
Oui je confirme , ça ne se fait pas qu’au Japon. En Inde j’ai connu cela
Oui je pense que c’est mondial comme comportement. Après je sais qu’ici cela se fait entre personnes de toutes origines, il n’y à pas de « groupes », quoi que…
J’imagine que si on part à plusieurs on a moins tendance à le faire, on es plus rassuré.
Si on voyage dans des pays occidentaux, on réagit plus à la langue parlé, il est arrivé que je me sois rapproché d’un groupe de français après les avoirs entendu parlé pour blaguer un peu avec eux 🙂
Oui je pense comme toi. Si on est à plusieurs, je ne pense pas que l’on fera ce genre de petit signe. Et le fait que tu te sois approché d’une groupe de français montre ce besoin que l’on à, dans un milieu différent, de se sentir rassuré.
Pareil que Céline et en Inde ou on peut aussi être très perdu on le fait avec toute sorte d’étrangers. J’y avais d’ailleurs rencontré des japonaises toute aussi perdues que nous…
D’ailleurs tu sais si les japonais font ça entre eux lorsqu’ils sont dans un autre pays ?
Très bonne question, il faudrait que je demande autour de moi. Mais je sais qu’en général les japonais voyagent en groupe, dans des tours organisés par des compagnies japonaises, du moins pour la majorité.
Étrange… Ça pourrait être vraiment mal perçus en effet, cette histoire au Yamanote Line je me serais trop posé des questions !
Mais je peu comprendre le besoin de savoir qu’on est pas seul perdu dans la masse.
C’est clair que sortis du contexte cela peut- prêter à interprétation. Mais au final, cela reste un instinct naturel et humain je pense.
Ah ben je comprends mieux maintenant pourquoi beaucoup d’étrangers me faisaient des petits « nod »… Moi qui prenais ça pour une sorte de salut et qui répondais par politesse !!!
Mais le seul sourire en coin accompagné d’un nod auquel j’ai répondu de bon cœur (si j’puis dire ainsi), c’était à une femme occidentale qui se promenait avec son mari japonais (le seul couple de ce genre que j’ai croisé en 3 mois d’ailleurs…) Après tout, on était toutes les 2 dans la même situation… Et même nos compagnons, qui ne se connaissaient pas, se sont salués…
Tiens histoire intéressante. C’est clair qu’il n’y pas tant de couple femme occidentale – homme japonais que cela, du moins on en croise pas autant que l’inverse. ET c’est intéressant de voir que vos compagnons, eux aussi, se sont salués. Est-ce que c’était l’air de dire « hé, on est dans la même situation. »?
Oui l’air un peu amusé, mais toujours avec ce profond respect typiquement japonais ! (C’est d’ailleurs comme ça que j’ai su que s’en était un…)
Mais c’est sûr qu’au Japon, ce n’est pas « ordinaire »…Personnellement, je ne suis au courant que de 4 autres couples (5 si je compte le mien)
Cela doit être une scène sympathique à voir en soit. Oui c’est clair que ce n’est pas ordinaire. Je n’en connait que 2.
Je ne sais pas si c’est parce que dans mon coin du Japon, les étrangers ça court pas les rues (là, j’ai pas dû en croiser un depuis une semaine… au moins…), mais mon expérience de la chose est un peu différente.
Justement, lors de mes premiers voyages au Japon, j’avais plutôt tendance à faire comme si de rien n’était quand je croisais un étranger et la plupart de ceux que je croisais faisaient de même.
Ma logique étant que je ne fais pas de signe aux autres inconnus dans la rue, pourquoi ferai-je autrement avec eux ?
Puis avec le temps (l’expérience?) j’ai commencé à trouver ce comportement un peu hypocrite. Qu’on le veuille ou non, un étranger dans la rue n’est pas un inconnu comme un autre. Faire semblant de ne pas l’avoir vu est ridicule.
Il y a eu aussi une discussion avec mon patron (canadien) un jour. Lui, non seulement fait un signe de tête, mais dit carrément bonjour. Sa logique est en gros « tu ne connais pas leur histoire, peut-être que justement ils sont perdus, peut-être que justement, ils n’ont personne à qui parler. » Il a aidé une inconnue d’une grosse galère un jour, juste parce qu’elle n’a plus eu peur de lui demander de l’aide, parce que justement il lui avait dit bonjour.
Ces paroles ont sonné juste. Surtout quand je vois comment les étrangers peuvent galérer dans certains pays où ils sont moins visibles.
Depuis, je fais l’acte conscient et volontaire de faire un signe de tête à tous les gaijins que je croise. Certains me regardent de haut, mais la grosse majorité me répond, avec un sourire même parfois.
Et puis ce « nod » me fait penser au « brother nod » le signe de tête que les Noirs se font aux US quand ils sont dans des régions ou des quartiers où ils sont en faible nombre. Leur histoire (avec un grand H) est très différente, mais la motivation est la même, une façon de dire « we’re on the same boat, so I’ve got your back » (même si c’est surtout symbolique).
Franchement, j’ai envie de dire un grand « RESPECT » à ton patron. J’avoue que pour avoir pensé à cela il faut savoir ne pas être égoïste.
J’avoue que, personnellement, j’ai plus tendance à ne pas le faire car j’ai pris l’habitude de vivre ici. Mais quand je lis ton commentaire ça me fais réfléchir. En soit ce n’est pas un acte qui va nous coûter quelque chose et comme ton exemple le dis si bien, il peut aider quelqu’un. Et puis on peut même faire des rencontres au final.
Merci beaucoup pour ce retour d’expérience très riche et qui me pousse à revoir mon comportement.
Sinon, oui ce « nod » me fait aussi penser à Afro-Américain aux US et ces histoires de « on se ressemble et on à la même Histoire, alors on se comprend ».
C’est un peu mon raisonnement derrière la chose. Ça ne me coûte absolument rien de faire un nod, ni temps, ni énergie, ni argent. Au pire, je serai mal vu par un malappris, au mieux, ça peut permettre de belles rencontres.
Sinon oui, mon patron est quelqu’un de bien. J’ai appris à le connaitre un peu avant d’accepter qu’il ne devienne mon patron (personnellement, je conseille, j’ai fait ça avec mes deux derniers patrons, j’ai jamais eu le moindre problème majeur avec eux, et les problèmes mineurs sont réglés par le fait de pouvoir se parler franchement)
C’est clair que ça ne coûte rien. Et tu viens de me faire évoluer dans mon raisonnement avec tes commentaires. Merci à toi et ton patron.
En tout cas c’est un bon procédé que tu as mis en place avec tes patrons. C’est clair qu’un bon relationnel peut changer beaucoup de choses et éviter beaucoup de soucis.
Merci beaucoup David.
De rien. 🙂
😀
Une très grande marque de sociabilité et de maturité de la part de ton patron, dis comme cela, ça donne à réfléchir.
C’est d’ailleurs une bonne idée en fait.
Le « nod » me paraissait vraiment étrange.
En te lisant, ça donne plus un sens d’aide que de simple salut entre « étranger »
Respect également au boss 😉
Perso, je suis tout à fait d’accord avec toi….;-)
Encore un excellent article.
J’ai déjà lu pas mal de choses sur le Japon depuis de nombreuses années mais je n’avais jamais entendu parlé du Gaijin Nod.
Ca me donne envie de me remettre en question sur ce que j’écris sur mon propre blog et trouver des sujets interressant qu’on a pas déjà lu 1000 fois. Merci beaucoup.
Concernant le nod en question, ça m’est souvent arrivé depuis 2 ans que je suis en Australie (notamment la première année). Pas uniquement dû au fait que je sois étranger, mais surtout par rapport à ma couleur de peau.
Dans le Queensland par exemple, il y a beaucoup de réfugiés de guerre africains et des aborigènes. Même si on a pas la même histoire, ils m’ont souvent salué, je réponds toujours avec un petit sourire poli
Personnellement, ça m’arrive de faire ce « nod » et pas seulement aux gens de ma couleur.
Pour finir, je pense que le « brother nod » dont parle David @ Ogijima existe également en France
Salut Cédric,
merci pour le compliment. Personnellement j’essaye toujours de parler de mes propres expériences, de ce que je vois, ce que je constate, ce dont je parle avec les gens, tout en essayant de ne pas trop aborder les sujets abordés des millions de fois déjà. Il existe de nombreux blogs sur le Japon, et pour la grande majorité, ils reprennent les mêmes thèmes. A force, cela devient redondant. Mais bon, après chacun son style. Moi, j’ai toujours aimé comprendre le pourquoi du comment et aimé observé les comportements (c’est d’ailleurs pour cela que je m’étais spécialisé en comportement du consommateur et comportement des individus aux travail lors de mon cursus de master).
Sinon, en ce qui concerne le Nod, c’est clair que cela doit t’arriver très fréquemment et dans de nombreux pays, du fait de ta couleur de peau. Et je pense, que c’est compréhensible en soit. Perso, dans les autres pays, cela m’arrive lorsque l’on m’identifie comme musulman. Je sais que cela m’était arrivé régulièrement à Harlem – New York. A croire que c’était écris sur ma tête (quoi que mes traits d’origines arabes doivent aider).
On retrouve le réconfort auprès des siens…
Exactement, comme tu le dis 🙂
Je confirme que cette attitude se pratique aussi entre « farangs » (les blancs en Thaïlande) lorsqu’on se croise en dehors des sentiers battus, particulièrement en province. Mais cela n’a pas lieu à Bangkok ou dans les stations balnéaires!
Salut Laurent et merci pour cette confirmation depuis la Thaïlande. Bizarre par contre que ce n’est pas lieu dans les grandes stations balnéaires.
A Tokyo je n’ai jamais eu ce gaijin nod, je pensais d’ailleurs que j’y aurais droit. En revanche aux USA, plus particulièrement dans le sud, j’ai eu droit au fameux « brother nod » mentionné plus haut, et ce à tous les coins de rue.
A, ce n’est que partie remise pour Tokyo non? ET oui, le « brother »Nod » semble être bien ancré aux USA.
Là où j’habite, il y a très peu d’étrangers. Mais dans la Yamanote à Tokyo, une femme blanche s’est assise en face de moi, et on s’est souri spontanément. De la même façon que je souris aux gens qui croulent sous les paquets quand je suis moi-même très encombrée… parce qu’être dans une situation qui semble similaire, ça entraîne une certaine empathie.
Oui c’est clair que l’on a toujours ce sentiment de similitude qui revient et qui fait que l’on réagit en conséquence.
Encore un très bon article ! Je comprend enfin la réelle signification d’un gaijin, je ne pensais pas que c’était connu dans le monde entier !
Je ne sais pas si c’est connu dans le mode entier, mais en tout cas ces « nod » sont très populaire entre personnes de la même « ethnie » je pense.
Je crois en effet que ça se fait un peu partout dans le monde.
Je me souviens que ça m’est arrivé plusieurs fois dans des coins paumés sur Java où il y a d’abord la surprise puis ensuite un sourire voire même un bonjour.
Salut Eric, comme quoi il y à vraiment des signes de langages internationaux. 😀
Très bonne fin d’article car j’allais justement le préciser que cela se fait également dans d’autres pays. Merci pour cette page culturelle.
Merci pour le compliment 😀
Je pense qu’hors du japon, il s’agit plus d’un sourire que d’un hochement de tête, mais le fossé entre ceux qui y sont expatriés et les touristes est frappant !
En tant qu’expat, je comprends la lassitude de ceux qui connaissent le pays et qui ne se retrouvent pas dans les visiteurs de passage.
…Mais de l’autre côté, expart ou non, on est tous touristes quand on voyage pour une courte durée alors autant répondre à ce petit besoin de soutien, cela fait chaud au coeur et ne mange pas de pain 😉
Salut Florine, je suis d’accord avec toi. Je pense qu’il faut répondre à ce petit geste, qui ne coûte rien. Surtout après le retour d’expérience de David, cela a accentué mon envie d’y répondre.
Très amusant cet article !
Nous sommes au Japon depuis 3 semaines et j’ai déjà Gaijin-nodé plusieurs étrangers. Mais pas des blancs comme ceux que tu décris.
Comme je suis métis, ça ne m’est arrivé qu’avec des noirs (originaires d’Afrique ou des Etats Unis). Vous l’aurez sûrement remarqué, ils sont très peu nombreux au Japon !
– Deux regards qui se croisent, et là on passe en mode Gajin nod version Black : un hochement de tête franc et ferme qui dit « Mec j’ai aucune idée de la façon dont tu as pu arriver jusqu’ici, mais t’es un bon. Courage ! »
Hé oui, tout ça dans un hochement de tête !
Ah comme quoi, les expressions sont universelles et un simple geste peut dire beaucoup plus que de longue phrases vides de sens.
Quand vous serez de passage à Tokyo faites moi signe (un Gaijin Nod ou autre) 😉
Nous y sommes !
Je vais t’envoyer un MP (vérifie tes spams 😉 )
Ok, c’est fais, je te réponds 😉
Je ne savais pas qu’il y avait un nom spécial a ce fait la, mais je confirme. En Chine, on a souvent tendance à sympathiser entre étrangers. Rien que le fait d’être blanc ou français rapproche.
En France, on ne parlerait pas avec un inconnu. Mais a Pekin, si un francais rencontre un autre francais, ils vont naturellement avoir tendance à sympathiser. Même histoire commune (choix de partir à pékin), sentiment d’être en très faible nombre dans une culture étrangère…
C’est clair qu’entre étrangers, de même origine, on se sent plus facilement en « sécurité » et on peut échanger sur nos expériences communes, ce qui rapproche.
Je n’y avais jamais réfléchis car c’est totalement instinctif comme tu le dis. Mais après avoir lu ton article, il y a plein d’exemples qui me viennent à l’esprit. Je crois que désormais j’aurais un double sourire, un pour le Nod et un en repensant à ton article 🙂
Ce serait sympa de voir ça: le double sourire 😉
C’est assez courant dans d’autres pays, l’essentiel étant de bien reconnaitre qui sont les touristes 🙂 Je n’en ai étonnamment pas vraiment eu au japon, mais beaucoup dans d’autres pays asiatiques lors de mes voyages !
Salut Julien,
merci pour ton retour. J’avoue que moi au Japon j’en ai de moins en moins, mais je continue à en avoir de temps à autres.
Salut ici,
Je pense que David a déjà tout dit.
Je souhaite juste souligner que ce genre de signes existe partout dans le monde au sein de certaines communautés/fraternités. C’est notamment le cas des motards qui lorsqu’ils roulent à vitesse réduite ou lorsqu’ils sont à l’arrêt se saluent par un hochement de tête.
Il y a aussi un signe avec la main gauche et les doigts en V (clin d’oeil à Barry Sheene) ou encore avec le pied droit lors d’un dépasse (utilisé aussi pour remercier une voiture).
Oui ce genre de signes existent de partout dans le monde, c’est clair. Ici je le mettais en avant au Japon, notamment au travers de l’appellation qui lui ait donné et de sa signification dans ce contexte particulier qu’est le Japon.
2 semaines au Japon… jamais fait…
Tu voyages avec ta copine, donc tu n’es pas un voyageur solitaire. Tu transmets certainement moins cette « sensation » d’être perdu, contrairement aux voyageurs solitaire arrivant ici pour la première fois. 😉 Cela te donnera beaucoup moins d’opportunité de voir ce petit geste si symbolique.
Moi je vis en belgique et y m’arrive de faire un signe de la tete a a peut pres tout les gens qui on l’air sympatique … que se soit un/une belge , un chinois , un arab comme moi … je pense que c’est un geste amical pour transmetre sa joie de vivre… imajine un peut l’invrese on te regarde et tu detourne ton regard pour ya comme un singne d’hostilité comme la personne te prenai de haut .. en bref « le gaijin nod » chez moi c’est un tic que je soiz chez moi ou dans un autre pays 🙂
C’est cool cet état d’esprit de faire des signes comme ça. Je trouve ça plus convivial 😉
Je ne suis allé que deux fois au Japon. Mais les deux fois j’en ai fait pas mal. En général juste un sourire, mais il m’est même arrivé d’entamer la discussion avec d’autres touristes (on les reconnait de ceux qui y travaille). Je l’ai vaguement eu en Corée, mais très peu. Pour moi c’est typique du sentiment de ne pas avoir sa place au Japon.
Je pense que c’est un sentiment que l’on aura dans n’importe quel endroit où l’on ne se sentira pas « chez soit » et que l’on croisera d’autres personnes dans la même situation.
Article très intelligent qui saisit bien ce qu’est la notion d’être étranger dans un pays et ce rapport humain et naturel qui se fait lorsque l’on croise des gens de sa communauté.
Pour le gaijin nod, je trouve cela embarrassant lorsque l’on m’en fait un. Cela m’arrive en revanche de bloquer sur un étranger, parce que nous sommes rares au Japon. Mais pas de sourire ou de hochement de tête.
Mais cela m’arrive aussi de bloquer sur des Japonaises que je trouve intéressantes (non, pas par attrait sexuel, mais en tant que photographe et surtout portraitiste, lorsque je vois quelqu’un qui m’intéresse, je bloque, tout simplement parce que j’ai envie de repartir avec son portrait).
Quant aux gens qui te demandent des renseignements, c’est bien naturel dans un pays où peu d’autochtones parlent anglais. Cela peut être flatteur, parce que cela veut dire que l’on te fait confiance.
Merci pour le compliment, ça fait plaisir 😀
Je me sens »snob » tout d’un coup en lisant ça! xD
Je déteste avoir l’air perdu ou touriste au Japon… Pourquoi? Je sais pas. Peut-être parce que j’essaie de m’intégrer du mieux que je peux tout en aillant concience que je ne suis, et ne serai, jamais japonais. Je n’essaie pas de devenir japonais non plus, je suis très fière d’être canadienne! 🙂 Quand des situations comme celle-là arrive ou quand on me répond en anglais quand ils voient que je parle japonais j’essai de faire comprend que je suis pas touriste!!! loll
Le « S’il te plaît, ne nous embarrasse pas », c’est totalement moi! ( »snob la fille… »)
Ne vous m’éprenez pas je ne mors pas les étrangers pour autant! J’adore aider les gens qui cherchent leur chemin, etc. C’est même flatteur!
J’aime aussi entendre certains touristes français (parce qu’il y en a beaucoup oui oui!) parler et ils pensent que je coprend pas et quand je souris à une connerie ils me sourient en retour et disent: Elle, elle parle français… Merde! 😉
Après, je pense que lorsque l’on vit ici, on aura beaucoup moins tendance à faire de Gaijin Nod, justement parce qu’on n’est plus « perdu », on n’est plus « touriste » et on s’est adapté à la culture locale. Je pense que c’est quelque chose de normal. Personnellement, j’en fais beaucoup moins qu’au début.
Ça dépend aussi où tu te trouves. À Tokyo, tu dois croiser des Occidentaux par dizaines quotidiennement.
Ici, je peux passer plusieurs semaines sans en croiser un seul, il suffit que je n’aille pas près du centre-ville et des coins un peu touristiques. Donc, oui, c’est « gaijin nod » automatique quand j’en croise un.
Ensuite, les réactions sont intéressantes et peuvent être catégorisées. Même si ce n’est pas fiable à 100%:
– Un étranger de longue date répondra. Parfois, on se dira même un « hi » (même sans se connaître, il est assez facile de reconnaître un immigré à Kagawa).
– Un touriste ne fera pas attention à moi ou sera surpris de mon comportement. Ensuite, certains répondent, d’autres non.
– Un étudiant, ici pour une année en général, m’ignorera et ne retournera pas mon salut environ 90% du temps.
– Un Indien ne me retournera jamais mon salut et me regardera avec un air de « qu’est-ce qu’il me veut lui ? »
J’aime bien la dernière situation, on sent l’expérience qui parle là ^_^
Mon expérience perso quand j’ai croisé au Japon d’autres » gaijin » : Soit on se remarque furtivement d’un coin de l’oeil pour s’ignorer 1/4 de seconde plus tard, comme si cette image » occidentale » faisait tâche dans un si beau paysage asiatique…. soit on se regarde un peu plus longtemps, assez étonnés de voir face à nous un autre gaijin, un autre » soi « , chose tout de même encore assez rare au Japon. Un peu comme si on découvrait son image dans un miroir pour la première fois… Mais dans tous les cas, surtout quand on croise un » gaijin » seul(e), on se demande toujours, curieux, » Qu’est-ce qu’il fait ici ? pourquoi est-il là ? «
Sympa ta description de la chose, j’avoue que les petits regards furtifs et les pensées que tu décris là me viennent aussi à l’esprit ^_^
Lors de notre premier voyage au Japon nous avons développé une phobie de l’étranger, nous ne supportions pas d’en voir, Kyoto a été une expérience horrible, énormément d’étrangers, des chinois qui crachent et font chier avec leurs perches à selfies, des blancs qui beuglent dans le train etc…
Alors saluer les autres étrangers non merci et d’ailleurs au nom de quoi !
Je ne comprends pas le principe, en France quand on dit bonjour à quelqu’un dans la rue on nous regarde comme si on était cinglé alors pourquoi saluer ces mêmes personnes au Japon. Pourquoi que entres blancs… C’est bien une connerie d’européens ça.
Mais je pense que cela cache un plus profond malaise. Quand on va au Japon on est frappé par la propreté, la politesse dans les commerces, la ponctualité, les routes sans trous, l’efficacité des démarrages au feu vert, de l’absence de diesel et sa puanteur etc… Et nous on s’est rendu compte à quel point on étaient plus proche de ce mode de vie et de ces gens que de nos semblables européens. Depuis nous rejetons non pas notre nationalité ou notre histoire, mais les gens de chez nous, individualistes, égoïstes, sales suffit de regarder les fossés en conduisant, agressifs, indisciplinés, et notre société qui fait la part belle à la pseudo culture rap pourrie et aux voleurs etc..
Nous avons déprimé au moins 4 mois à notre retour et nous envisageons sérieusement de partir vivre au Japon. Français oui mais nous le vivrons bien mieux expatrié…
Bonjour Tom,
ceci n’est que mon avis personnel, ne le prend pas mal, mais je trouve ton commentaire méchant et voir limite condescendant! A croire que toi tu serais meilleurs que tous les autres étrangers, que les Japonais aussi seraient meilleurs et que toi tu ferais parti de cette « élite ». Je trouve cela dommage.