C’est en plein coeur du quartier de Furumachi à Niigata que se trouve l’Okiya Kawatatsunaka, et qu’il est aujourd’hui possible de visiter, afin d’entrer dans l’univers des Geisha au Japon.
Il existe trois quartiers prestigieux pour les Geisha au Japon et il s’agit de Gion à Kyoto, Shinbashi à Tokyo et Furumachi à Niigata. Ce dernier, depuis plus de 200 ans, héberge les Geigi, les Geisha locales, que l’on compte au nombre d’une trentaine aujourd’hui. Et c’est dans ce quartier, dans la rue Furumachi-dori que se trouve l’Okiya Kawatatsunaka.
L’Okiya Kawatatsunaka, un peu d’Histoire
C’est une maison datant d’il y a plus de 100 ans qui porte le nom Kawatatsunaka. Située en plein coeur des restes de ce quartier d’époque, qui a fortement été ravagé par un incendie en 1955, il s’agit d’une Okiya (置屋), là où vivait des Geisha, ou Geigi comme elles sont appelées sur place. Cette maison à la façade grise est composée de la partie principale construite il y a plus de 100 ans et d’un allongement ajouté il y a une soixantaine d’années. C’est au sein de cette maison (Okiya) que vivaient les Geisha et y apprenaient les arts japonais tels que le Shamisen ou encore la danse.
Hiroko Kawatatsunaka a rejoint cette maison alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, depuis une région éloignée de la préfecture de Niigata. Avec le temps elle est devenue la plus célèbre et plus typique des « Geigi de Niigata ». Elle a vécue dans la ville de Niigata jusqu’à l’âge de 94 ans, âge auquel elle mourut, en 2013.
Sa mère adoptive (Okaasan), la fondatrice de l’Okiya Kawatatsunaka, avait demandé à un charpentier de Kyoto de faire de cette maison de Geisha l’une des plus belles et plus luxueuses maison du quartier de Furumachi.
Avant sa mort, Hiroko Kawatatsunaka demanda à son unique fille, et seul membre de sa famille, de reprendre la maison et de ne pas l’abandonner. La fille s’exécuta avec plaisir, en ayant la volonté de partager l’Histoire de sa mère avec le plus grand nombre. Une fois le décès de sa mère, elle entreprît de vider en partie la maison, qui était devenue une sorte de dépôt, et de l’aménager pour permettre aux curieux et touristes en tout genre de venir la visiter.
Les visites de cette maison ont commencées récemment et la nouvelle propriétaire aurait entrepris les démarches afin de faire enregistrer le lieu comme « bien culturel et historique important » afin de l’aider à la conserver en état et d’en faire profiter au plus grand nombre.
Une visite hors du temps
Une fois que l’on passe la porte d’entrée de cette maison, qui ne paye pas de mine depuis l’extérieur, on se retrouve transporté dans le temps, dans un temps pas si éloigné mais unique en son genre. Le fait de ne pas pouvoir entrer dans une Okiya, dans la grande majorité des cas, offre un charme particulier à cette maison.
Un escalier en bois sur la gauche nous emmène au niveau des deux premières pièces de la maison, là où les invités étaient reçus par les Geisha ou la maitresse de maison. Une fois ces deux pièces visitées, on continue par un petit couloir offrant une vue sur le jardin verdoyant jusque dans la pièce où les Geisha se préparaient et s’habillaient. Juste à côté se trouve une autre pièce, réservée à leur quiétude, avec une terrasse utilisée pour faire sécher le linge.
Une fois redescendu, on peut accéder à la plus grande pièce de la maison qui recèle des trésors de souvenirs d’époque. Entre cartes, photos, accessoires, … on a là le contenu d’un véritable musée à portée de mains. Et c’est ici que se termine cette visite unique en son genre.
Le plus dépaysant est d’admirer tous les détails que recèle cette maison, entre fenêtres aux utilisations spécifiques, anciens kimonos utilisés pour décorer les pièces et portes de la maison, le bois venant de Nara, Kyoto ou encore Niigata et le bambou utilisé sur place, on se rend vite compte de la complexité artistique d’une Okiya, et de sa praticité, comme le fait qu’il y ait deux escaliers dans la maison afin que les clients ne se croisent jamais.
Les visites sont possibles de 11H00 à 18H00, tous les jours, et sont organisées par Hiroko Nakagawa, la fille de l’ancienne Geisha et ancienne propriétaire de la maison, ce qui permet d’accéder au mieux aux informations concernant ce lieu. Il vous faudra vous acquitter d’un droit d’entrée de 1.000 Yens, pour un visiteur venant de Niigata ou 500 Yens pour les visiteurs d’autres régions / pays.
Si vous êtes à Niigata, outre un passage obligé dans le quartier de Furumachi, un stop pour visiter l’Okiya Kawatatsunaka vous permettra de plonger de plein fouet dans l’Histoire riche de ce quartier populaire.
Cette visite est apparue en premier sur « Un Gaijin au Japon » le 25 Août 2015. Un article de blog avait été publié ici (en japonais) et un article lui avait été dédié dans le Sankei Shinbun, deux articles que j’ai découvert après la visite de la maison. Aucun site ou guide de voyage, en français ou anglais, ne parle encore de ce lieu!
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Adresse: 8 bancho 1439, furumachidori, chuo-ku, Niigata-shi