On aime faire des métaphores pour comparer les choses et les individus. Alors je vous propose de vous demander si les japonais sont des mangues ou des noix de coco. C’est par ici que ça se passe.
On se demande comment est telle ou telle personne, tel ou tel peuple, telle ou telle région du monde, tel ou tel pays. Pour ce faire on compare entre deux choses de la même catégorie. Et souvent on va imager le tout en image afin de pouvoir faire des comparatifs plus simples et surtout plus intéressants et compréhensibles par tous. Parce que les images marquent plus que les mots. C’est pourquoi je vais tenter le comparatif afin de décrire un peu mieux les japonais, tels qu’on peut les percevoir, nous les Occidentaux. Cet article vient en complément de l’article intitulé « le Gaijin Complexe ».
Mangue ou Noix de Coco : quelle est la différence ?
Lorsque j’habitais au Canada, en 2010/2011, j’ai rencontré un jeune homme sur place avec qui nous avons pas mal échangés. Il avait vadrouillé dans le monde, un peu comme moi, et nous en étions arrivés à comparer les mentalités, les façons de pensés et les relations humaines dans chaque pays où nous nous sommes rendus.
Et puis là, soudainement, il m’a lâché cette phrase qui a fait tilt chez moi : « Tu sais, nous les anglo-saxon on est des mangues, et vous les européens vous êtes des noix de coco ». Ni une ni deux, je lui ai demandé de me donner un peu plus d’explications sur cette phrase et ce comparatif.
Il m’a alors dit que les anglo-saxon sont comme des mangues parce qu’ils sont extrêmement facile à approcher. Ils sont joyeux, sociables, toujours « friendly », et ouvert à de nouvelles rencontres. On peut les aborder facilement dans la rue, même sans les connaître et aller boire un verre ensemble. Toutefois, cela n’ira pas plus loin. Il faudra du temps, voir beaucoup de temps pour construire une relation sincère, profonde et durable. Il est facile d’avoir des amis avec qui sortir chez les anglo-saxon et plus difficile d’avoir des amis plus proche et profond. C’est pour cela que les anglo-saxon seraient comme des mangues : soft à l’extérieur et dur à l’intérieur.
Il m’a ensuite dit que les européens sont eux plus des noix de coco. On serait beaucoup plus dur à approcher de prime abord. On ne peut pas nous parler facilement dans la rue, on serait moins souriant et moins entreprenant envers les étrangers et les inconnus. Par contre, une fois que l’on connaît la personne, que le premier contact a été établi et que le feeling est passé, on est plus profond dans nos relations amicales et on entretient des relations plus « intense ». C’est pour cela que les européens seraient des noix de coco : dur à l’extérieur et soft à l’intérieur.
Et les japonais alors ?
En mai 2011, je suis venu au Japon, la fleur au fusil, sans rien connaître de ce pays et de son peuple, et encore moins de sa langue. Et depuis, j’ai fais pas mal de rencontres avec des étrangers et des japonais sur place. Et j’ai surtout eu le temps de me faire une petite opinion sur les relations avec les étrangers. « Très complexes », voici ce que je pourrais dire pour les résumer, voir pas facile à mettre en place. Mais ce n’est pas imagé, donc un peu moins facile à imaginer. C’est pourquoi, je me suis dis que j’allais reprendre l’image des mangues et noix de coco de mon ami canadien.
Alors les japonais, seraient-ils des mangues (facile à aborder mais pas facile d’établir de véritables relations profondes avec eux) ou alors des noix de coco (difficile à aborder mais une fois le premier contact établit, tout devient plus facile) ? C’est une question qui mériterait d’être posée.
En me basant sur mon vécu au Japon, mais aussi sur le vécu de beaucoup d’autres étrangers avec qui j’ai eu l’occasion de discuter sur le sujet des relations avec les japonais, j’aurais envie d’affirmer que les japonais ne sont ni « mangue » ni « noix de coco ». Non, ils sont bien plus complexes que cela, ils sont des « noix de coco fourrées à la mangue ». Mais pourquoi cela ?
Tout simple, il est assez difficile d’établir le premier contact avec les japonais dans la vie de tous les jours. Il est quasiment inconcevable d’aller les aborder dans la rue sans les connaître, même eux ne le faisant pas, ou d’aller « taper la discute » avec eux comme si on était de vieux amis d’enfance au bout de quelques heures.
Mais malgré cela, beaucoup s’accordent à dire qu’une fois le premier contact établit, les relations sont cordiales, amicales et très respectueuses. Les japonais seraient donc des noix de coco, si on s’arrêtait là. En effet, ils sont difficiles à approcher, mais une fois le premier contact établis, ils deviennent des plus amicaux et des plus serviables. Ils sont toujours au petit soin et très souriant. Un véritable plaisir, notamment pour les touristes de passage sur l’archipel nippon. Oui mais les choses ne s’arrêtent pas là et son bien plus complexes.
En effet, cette façade qui tend à dire que les japonais sont très cordiaux et amicaux n’est qu’une seconde couche de leurs relations, entre eux et aussi avec les étrangers (et qui va s’expliquer notamment par les 15 éléments de la personnalité des japonais), amicales et avec les inconnus. Au contraire des européens, qui seraient des noix de coco (et donc deviendrait amicaux une fois le premier contact établit), les japonais repoussent les choses plus loin.
Ici, lorsque vous êtes arrivé à nouer le premier contact avec un ou des japonais, vous allez rapidement vous rendre compte que cela n’ira pas plus loin que la simple relation cordiale, qui se résumera à « bonjour, discutons, au revoir ». C’est comme-ci un mur se dressait entre vous et eux et qu’il était quasi-impossible d’aller plus loin. Il vous faudra beaucoup de temps et de patiente pour arriver à une véritable relation, plus profonde et plus amicale.
C’est pour cela que je pense, en me basant sur le comparatif des mangues et noix de coco, que les japonais seraient plus des « noix de coco fourrées à la mangue ». Ils sont dur à approcher au début, puis une fois le contact établis ils deviennent sympathique et aimable, puis on se rend compte qu’il y a beaucoup de chemin à faire avant de construire quelque chose de plus sincère qu’une simple relation amicale de base.
Il y a donc 4 couches aux relations avec les japonais :
– l’écorce de la noix de coco (premier contact difficile)
– le creux de la noix de coco (premier contact établit, relation cordiale)
– la chair de la mangue (tout devient un peu plus soft)
– le noyau de la mangue (mais les relations sincères et profondes prennent du temps à se mettre en place).
Pas facile tout cela, n’est-ce pas ? C’est peut-être aussi cela qui fait le charme des relations entre les étrangers (Gaijin) et les japonais, mais aussi leur complexité et le fait que beaucoup n’y arrivent pas sur la durée : cette différence de mentalité et l’ouverture ou non sur les autres. Et vous, vous en pensez quoi ?
Et toi alors ? Maintenant que tu as beaucoup voyagé, tu penses coller à l’étiquete de « noix de coco » attribuée aux Européens ?
Moi j’aurais plutôt l’étiquette « banane » mdr …
Je ne sais pas, pour être plus sérieux, c’est difficile de juger en soit, je pense qu’il faut demander aux gens qui me côtoient ^^
Article très intéressant et surprenant, merci ! La comparaison « mangue/noix de coco », je ne la connaissais pas. Je vais la retenir, c’est sûr !
Je pense aussi que la tienne est assez « juste » : les Japonais « noix de coco fourrés à la mangue ». Du fait des différences culturelles fortes, je pense qu’on se met la pression : les Japonais, habitués à vivre « entre eux », peuvent avoir du mal à aller vers l’autre. De notre côté, on (les gaijin) se demande comment se comporter. Il y a aussi des incompréhensions, en partie dues au honmae/tatemae (tu en parles dans un article)
Bien sûr, on garde à l’esprit que ce sont des généralités^^ des caractères globaux, comme lorsqu’on dit que les Français sont râleurs, par exemple !
Salut Kuon et merci beaucoup pour ton commentaire 😉
Oui c’est clair qu’on est différent et l’approche est plus difficile. Par contre, je pense que les japonais sont « noix de coco / mangue » même entre eux, c’est un état de vie en général.