A la découverte du thé de Sayama

Aala 28 décembre 2020 0
A la découverte du thé de Sayama

Dernièrement, je suis parti découvrir le thé de Sayama, dans la préfecture de Tokyo, avec mon amie Rica. Je ne le connaissais pas et j’avoue que ce fut une belle surprise dont je vous parle ici.

J’habite au Japon depuis 2011 et j’ai eu de nombreuses occasions de tester des thés locaux. Que ce soit de Shizuoka, Saga, Yame, Uji, …. J’en ai testé des centaines et chacun avait des saveurs particulières. Dernièrement, j’ai eu l’opportunité d’aller découvrir le thé de Sayama, qu’on appelle Sayama-cha, que je ne connaissais pas du tout. Pour l’occasion, j’y suis allé avec mon amie Rica, la première ambassadrice du thé japonais.

J’ai pu visiter le Saitama Tea Research Institute et rendre visite à 3 producteurs locaux dans la ville d’Iruma (Saitama) : Hoshi-en, Shimizu-en et Asami-en, et aussi visiter le musée de la ville.

Le thé de Sayama, il est unique

On voit souvent ces champs de thés à perte de vue, en montagne et en pente. Quand on pense au thé du Japon, c’est souvent l’image qui nous vient à l’esprit. Sauf que le thé de Sayama est différent. Il ne pousse pas à flanc de montagnes mais sur une surface plate. C’est sur 6 hectares, pour le Saitama Tea Research Institute, au sein de la plus grande zone de production de la région du Kanto, que pousse le thé de Sayama.

Le terrain local étant acide et composé de cendres volcaniques (du Mont Fuji et de Hakone) le riz ne pouvait pas pousser sur place, mais le thé oui. La région ne pouvant pas cultiver de riz, la culture du thé a permis aux habitant de lancer une activité qui allait rendre la zone prospère financièrement. Avant, le thé consommé dans le Kanto provenait de la ville d’Uji (préfecture de Kyoto), mais, étant donné que c’était relativement loin, l’opportunité de lancer la culture du thé de Sayama devenait évidente.

La zone où est cultivée le thé de Sayama se trouvant au Nord, par rapport aux autres zones de culture au Japon, fait que le climat y est relativement froid pour celui-ci. Le fait que les feuilles de thé arrivent à surmonter le froid de la région va donc donner un goût plus intense et une saveur plus profonde.

Habituellement, le thé étant cultivé dans des régions au climat plus doux peut être récolté 4 fois par an. Mais pour le Sayama-cha, c’est différent. Il ne peut être récolté que deux fois l’an et en plus petites quantités. Il est donc unique comparé aux autres thés produits au Japon.  Les récoltes se déroulent du 2 au 25 mai (soit 88 jours après Setsubun, le 2 ou 3 février) et du 1er au 10 juillet (pendant la période de Tanabata).

Enfin, habituellement, la fabrication et la vente du thé au Japon sont des étapes qui sont séparées. Mais pour le Sayama-cha, les producteurs font ce qui est appelé le « Jien-Jisei-Jihan », à savoir qu’ils cultivent, produisent et vendent eux-mêmes leurs thés.

Pour la petite anecdote, les locaux aiment à dire ce dicton :

色は静岡

香りは宇治

味は狭山

(Iro wa Shizuoka) – La couleur c’est Shizuoka

(Kaori wa Uji) – l’arôme c’est Uji

(Aji wa Sayama) – le goût c’est Sayama

A la visite des producteurs de thé de Sayama

J’ai donc passé la journée à Iruma (Saitama) pour découvrir la production locale de thé. Et la première chose qui m’a frappé ce sont tous ces champs de thé, plats, à perte de vue, que je –pouvais voir en bord de route. Il y en avait de partout, c’était sans fin et d’une certaine beauté.

Ma première visite du jour a été au Saitama Tea Research Institute et sur place j’ai pu en apprendre plus sur le thé de Sayama, comprendre ses spécificités et ce qui en faisait un thé unique au Japon. J’ai aussi compris à quel point il était relativement rare et qu’il était produit en quantités moins importantes.

Ensuite, je me suis rendu chez Hoshi-en et Shimizu-en, deux producteurs de thés locaux. J’ai pu visiter leurs champs de thés, discuter avec les producteurs et bien sûr, tester les thés. Certains m’ont marqué comme le Sayamakaori ou le Wa-kocha de chez Shimizu-en ainsi que le Okuharuka de chez Hoshien.

Après ça, je suis allé direction le musée de la ville d’Iruma. Où j’ai déjeuné au Ochakko Salon Issen (le restaurant du musée). Et, bien sûr, tout le repas était à base de thé. Aussi bien le riz que les autres plats qui l’accompagnait. C’était la première fois que je mangeais du riz au thé et franchement j’en redemande. Et bien évidemment j’ai visité le musée où j’ai pu en apprendre un peu plus sur l’Histoire du thé de Sayama. Et franchement, c’est intéressant et il y a pas mal d’anecdotes qui m’ont marqué.

Enfin, j’ai terminé ma journée en visitant un dernier producteur local : Asami-en. Sur place, j’ai eu l’opportunité de participer à une cérémonie du thé. J’en ai déjà fait plusieurs dizaines au Japon et à chaque fois c’est une belle expérience. Ce que j’ai aimé chez Asami-en, c’est le côté chaleureux de la maitresse de cérémonie qui n’hésitait pas à nous mettre à l’aise, à nous faire essayer de réaliser notre bol de matcha, discuter avec nous, rigoler, … c’était convivial et ludique. En plus on pouvait admirer les champs de thé avec le soleil couchant et ses lumières orangées.

Foire alimentaire de la préfecture de Saitama

Quand je vous ai montré ma journée de visite du thé de Sayama, sur Instagram (ID : UnGaijinAuJapon), vous avez été nombreux à me demander où est-ce que vous pourriez acheter ce thé.

Du 3 novembre 2020 au 27 février 2021 devait se tenir à Paris la « foire alimentaire de la préfecture de Saitama ».Mais à cause de la crise sanitaire en cours, l’évènement physique a été annulé. Mais, parce qu’il y a toujours un « mais », elle est disponible en ligne et vous allez pouvoir acheter les produits de la préfécture de Saitama, dont le Sayama-cha, sur le site Internet de Takumi Flavors par ici :  https://takumif.com/foire-alimentaire-saitama2020/

Vous pourrez y retrouver tous les thés que j’ai testé à Iruma, mais aussi d’autres produits locaux en provenance de la préfecture de Saitama, qui regorge d’artisanats et savoirs-faire.

Et voilà, je pense vous avoir fait le tour de mes visites en rapport avec le thé Sayama-cha que j’ai découvert récemment. J’espère que ça vous aura donné envie d’en apprendre un peu plus et de le tester.

 

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