Il est des festivals qui peuvent surprendre au Japon, et le Nakizumo est l’un d’entre eux, puisqu’il consiste en un combat de pleurs de bébés avec la participation des sumo japonais.
Dans la liste des matsuri au Japon qu’il ne faut pas rater, le Nakizumo (泣き相撲) aurait une belle place auprès du célèbre Kanamara Matsuri ou encore du Sanja Matsuri, pour son originalité et son côté unique et insolite.
C’est quoi le Nakizumo?
Vieille de plus de 400 ans, cette cérémonie hors du commun, consiste à aider les nouveaux nés à grandir en bonne santé. Mais comment procède-t-on me direz-vous? Très simple, lors de cet évènement, il est considéré que plus un bébé pleure, plus il aura de chance de grandir en bonne santé. C’est ainsi, que les Sumo sont chargés de faire pleurer les bébés afin de leur assurer une vie pleine de croissance et de santé.
Pour cet évènement unique en son genre, le slogan est « Nakuko hodo yoku sodatsu » (泣く子ほど良く育つ) ce qui signifie « plus l’enfant pleur et plus il grandira ». Et comme vous l’aurez compris, l’objectif est de faire pleurer l’enfant à son maximum.
Pour ce faire, est organisé une sorte de tournoi, sur un ring ressemblant fortement à celui utilisé lors des tournois de sumo au Japon, en présence d’un arbitre officiel et de moines. Il y a des dizaines de bébés présent avec leurs parents, et qui sont divisés en 2 équipes: l’Ouest et l’Est. Chaque bébé prend part à un « combat » contre un autre bébé de « l’équipe adverse ». Le combat va durer 60 secondes et le premier bébé qui pleure gagne. Au cas où ils pleureraient les deux en même temps, celui pleurant le plus fort serait décrété gagnant.
Mais comment font-ils pleurer les bébés? C’est assez simple. Ceux-ci sont remis au sumo représentant l’équipe (l’Ouest ou l’Est) qui se doit de faire pleurer « son » bébé le plus rapidement possible en lui faisant des grimaces. Si il n’y arrive pas, l’arbitre interviendra à coup de cris « pleurs, pleurs, pleurs » (泣け 泣け 泣け– Nake, Nake, Nake). Et si ceci n’est pas suffisant, l’arbitre portera un masque de démon et tentera encore plus de faire pleurer le bébé.
Le but au final reste de faire pleurer les 2 bébés présent sur le ring, afin de leur assurer une bonne croissance. Et lorsqu’ils pleurent, ils sont portés le plus haut possible par les sumo afin qu’ils soient proche des Dieux et que les démons soient chassés au loin. Seul les bébés nés au cours de l’année précédente et ayant moins de deux ans sont concernés par cet évènement, auquel les parents les inscrivent à l’avance auprès du lieu où est organisé le Nakizumo.
Pour la petite info, on dit bel et bien Nakizumo et non pas Naki Sumo, car il y a une liaison entre les 2 mots qui fait que le « S » de sumo devient un « Z ». Naki signifiant « pleurer » et Zumo faisant référence au « Sumo ».
Nakizumo à Senso-ji Asakusa
Le Nakizumo a lieu tous les ans, à des dates différentes au printemps, dans des temples et sanctuaires au Japon, toujours en présence de Sumo. L’un des plus populaires est celui de Senso-ji à Asakusa, qui fait parti des évènements à voir à Asakusa. En 2014 il a attiré 120 bébés, avec leurs parents, divisés en 2 équipes de 60, et dont 3 sumo avaient pour mission de les faire pleurer.
Il commence aux environs de midi, quand le soleil est à son Zenith, ce qui fait que les bébés ont vite tendance à s’endormir dans les bras des Sumo, et ceci peut créer des scènes assez cocasses. Par exemple, il n’est pas rare de voir un bébé dormir tout au long du « combat » et ainsi n’avoir aucune réaction aux cris et masques utilisés par l’arbitre. D’autres bambins vont eux prendre du plaisir et rigoler à tue-tête ce qui fera bien rigoler l’audience et les sumo. C’est un évènement vraiment convivial qui plaît beaucoup aux autochtones, mais aussi aux voyageurs au Japon, quand ils en ont connaissance.
Si vous êtes au Japon à la fin du mois d’avril, aux environs de la Golden Week, ne ratez pas le Nakizumo, qui vaut vraiment le détour.