Au Japon, à la fin d’une année et au début d’une nouvelle, il est de coutume d’assister aux Bonenkai et aux Shinnenkai, ces soirées de clôtures pour l’année écoulée, et d’ouverture pour la nouvelle année.
En cette période de fin d’année, et avec le Shogatsu (nouvel an) qui approche à grands pas, les Bonenkai vont se multiplier, puis viendront ensuite les Shinnenkai. Mais en quoi consiste ces soirées exactement?
Bonenkai au Japon: on finit l’année et on oubli tout
Les Bonenkai (忘年会) signifient « réunions pour oublier l’année », et comme le nom l’indique si bien, le rôle de ces soirées est d’oublier ce qui s’est passé durant les 12 mois de l’année civile écoulée (surtout les mauvaises choses) pour mieux se tourner vers la nouvelle année qui approche. Ces soirées sont apparues au 15ème siècle, durant la période Muromachi, et s’appelaient Noukai (rassemblement pour célébrer les grandes réussites). Ce n’est qu’au cours du 18ème siècle qu’elles ont pris le nom de Bonenkai.
Ces soirées ne font pas parties de la célébration du nouvel an au Japon, nommée Shogatsu. En effet, ces dernières se déroulent du 1er au 3 janvier et se font en famille, alors que les Bonenkai se font entre amis, collègues de travail, étudiants, …
Concrètement, les soirées de Bonenkai se déroulent essentiellement au mois de décembre, le plus proche possible de la nouvelle année, et réunissent donc soit les amis soit les collègues de travail pour boire ensemble, oublier l’année écoulée et se « relaxer » dans une ambiance où la hiérarchie n’existe plus et où tout le monde peut s’exprimer librement (plus ou moins et souvent sous l’emprise de l’alcool).
La grande majorité des Bonenkai sont organisés par les entreprises pour leurs employés et se déroulent dans des Izakaya (bars / restaurants japonais). Dans ces cas-là, c’est au Bonenkai Tantosha (la personne en charge de l’organisation) d’organiser l’évènement à la meilleure date possible, à savoir le plus proche possible de la fin d’année, de préférence juste avant un week-end. Ils doivent aussi faire attention au 23 décembre qui est un jour férié au Japon (anniversaire de l’Empereur) ou encore au 24 décembre où de nombreux japonais vont « célébrer Noël« , essentiellement en amoureux.
Ces soirées sont une forme d’obligation sociale et ne pas y assister pourrait être mal perçu par ses collègues ou amis, à moins bien sûr d’une excuse valable. Et il est bon de noter que pour la majorité des japonais, ils assisteront à plusieurs Bonenkai en décembre.
Cette période de fin d’année, grâce à ces évènements, est l’une des plus importantes pour l’industrie des boissons alcoolisées (notamment la bière) et pour les Izakaya et restaurants. La société de bières japonaises Kirin avait d’ailleurs réalisées un sondage en 2010 mettant en avant que seulement 33,5% des participants aux Bonenkai y allaient avec une certaine envie et que le budget moyen était d’environ 5000 Yen par participants.
Shinnenkai au Japon: on commence la nouvelle année sur de bonnes bases
Les Shinnenkai (新年会), réunions de la nouvelle année, ont beaucoup de similitudes avec les Bonenkai, en ce qui concerne le déroulement, les participants, … Leur but principal est de commencer la nouvelle année civile sur de bonnes bases, avec ses amis ou collègues et de se souhaiter une excellente année, dans un cadre décontracté et encore une fois sans réelle hiérarchie.
Cette célébration prend ses origines à la même période que les Bonenkai et dans le même cadre. Elle aussi sera bien sûr bien arrosée et la bière coulera à flot. Les Shinnenkai se déroulent en janvier uniquement, le plus proche possible du nouvel an.
Voici donc comment les japonais aiment à clôturer une année et en commencer une autre, avec les Bonenkai et les Shinnenkai.