Tokyo – Fukushima à pied : l’amour est dans la marche

Aala 4 juillet 2014 4
Tokyo – Fukushima à pied : l’amour est dans la marche

Fin juin 2014, accompagné de 3 amis, nous sommes partis de Tokyo et ce jusqu’à Fukushima à pied, un périple de 290 km à pied, rempli de belles anecdotes et même d’amour.

Dans le cadre de mon projet CAP 10000 Japon, je fais régulièrement des marches d’entraînement dont notamment Tokyo – Mont Fuji à pied, Tokyo – Nikko, Tokyo – Yokohama ou bien encore le tour de la Yamanote Line à Tokyo à pied (par ici, par et encore par ici). Cette fois-ci, accompagné de 3 amis (Charles, Abdel et Alexis) nous avons décidés de nous rendre à Fukushima, la ville, en empruntant la route N°4 qui part de Nihonbashi à Tokyo (point de départ de la Nikko Kaido ou de la Tokkaido). Voici donc un premier bilan de cette marche, qui fut éprouvante mais riche en anecdotes.

Quelques chiffres en vrac

Pour commencer, je vous propose toute une série de chiffres en vrac, destiné à vous permettre de vous rendre compte de l’intensité de la marche :

– 8 jours de marche pour relier Tokyo à Fukushima

– 290 km parcourus en tout, avec les quelques détours

– 13 kg, le poids total de mon sac-à-dos au départ de la marche

– 36,25km la distance moyenne parcourue chaque jour

– 45 km la plus grande distance parcourue en une journée

– 4 à 5 litres, la quantité de liquide (eau, jus de fruits, …) que je buvais chaque jour

– 75000+ Yen, le coût de cette marche

– Incalculable, le nombre de « Ganbatte » reçu de la part de japonais croisés en chemin

– Nombreux, le nombre de cadeaux que l’on nos a offert

– 8200 Yen, la valeur des serviettes que nous avait offert un japonais le jour de notre départ

Quelques petites anecdotes sympas

Marcher 8 jours d’affilés, sur des distances aussi longue est réellement éprouvant, aussi bien pour le corps que pour le mental. Mais là, pour cette marche, nous étions 4 (les 2 premiers jours, puis 3 jusqu’à la fin) et cela a permis de se créer quelques très bons souvenirs en commun, malgré les souffrances. Et parmi tous ces souvenirs, voici une petite sélection :

Réserver un hôtel à Sapporo : ce fut l’un des premiers gros fous rires de la marche. On était complètement fatigué et on avait décidé de réserver un hôtel de la ville de Oyama. Manque de peau, Charles c’était trompé et avait réservé un hôtel à Sapporo. Après quelques galères avec les dames de l’accueil, peu accueillante, tout fut arrangé.

La dame qui parlait une langue étrange : alors qu’on avait souffert toute une journée, nous avions décidé de nous arrêter devant un supermarché pour nous relaxer et manger un bout. Et là, une dame, sortie d’on ne sait où, est venu vers nous et à commencé à nous parler dans une langue totalement incompréhensible, mais alors vraiment incompréhensible. Ce fut déroutant.

Chanter le même refrain des heures durant : quand on marche des heures durant et que l’on voit le paysage défiler petit à petit devant soit, on en devient un peu fou. Alors, on se retrouvait à chanter le refrain d’une chanson des heures durant, et merci Charles pour me l’avoir mis dans la tête. Au bout d’un moment, on en a carrément fait une version adaptée à la marche, avec nos propres paroles.

La maman japonaise qui nous a préparé un snack : avachis devant un conbini 7/11, alors qu’il pleuvait, une maman japonaise en voiture voulait nous emmener, mais on lui a alors expliqué que l’on avait décidé de marcher. Puis, on a repris notre route, et 2 km plus loin, cette même dame est revenue avec des Onigiri fait maison, plein de snacks et de boissons pour nous.

Le policier en X5 : alors qu’Abdel était resté dans un Mc Do, dans le cadre d’un défi qu’on lui avait lancé, Charles et moi avancions en direction d’Utsunomiya. Jusqu’à ce que nous nous fassions interpeller par un jeune policier. Ce dernier voulait nous offrir des cannettes de boissons énergisantes, avant de repartir du haut de son BWM X5. C’est fou ce qu’on se sent petit et lent comparé à ça.

La dame du magasin d’Omiyage : lors de ma marche Tokyo – Nikko, je m’étais arrêté dans un petit magasin d’Omiyage et la dame y était vraiment sympathique. Et lors de cette marche Tokyo – Fukushima, nous sommes passés devant la même boutique et nous avons donc décidés de nous y arrêter. La dame m’a reconnu, nous a attablé et offert des boissons et gâteaux pour nous ressourcer.

L’hôtel miteux : ne me demander pas le nom de la ville, parce qu’il n’y en avait pas, et encore moins l’endroit parce que j’étais trop fatigué pour m’en souvenir. Mais un soir, nous nous sommes arrêtés dans un hôtel en plein milieu de nulle part. Et là, après un check-in un peu trop rapide, nous nous sommes chacun retrouvés dans nos chambres. Entre frelon mort à l’entrée de l’une d’entre elles et punaises dans les lits, laissez-moi-vous dire que la nuit fut mouvementée.

Le jeune automobiliste perdu : nous sommes arrivés devant le panneau de la préfecture de Fukushima le jeudi soir. Après avoir pris quelques photos, nous nous sommes rendu compte qu’il était impossible de traverser le pont pour des piétons (pas de trottoirs et des poids lourd lancés à toute vitesse). Nous nous sommes donc résignés à faire du stop pour traverser le pont. Et là, allant dans la direction opposée, un jeune homme arrêta sa voiture en plein milieu de la route, brusquement, non sans prendre le risque de créer un accident avec les 2 poids lourd qui le suivait. Il décida de repartir pour faire demi-tour et venir nous récupérer. Lorsqu’il arriva à notre hauteur, il s’arrêta encore une fois violement au milieu de la route, et pris encore le risque de causer un accident. Une fois monté dans sa voiture, il ferma toutes les fenêtres et lança le chauffage à fond (en plein été) ce qui fait que l’ensemble des vitres étaient pleine de buée. Il était impossible de voir, notamment pour le conducteur, mais cela ne semblait pas le déranger, et il a roulé ainsi, pendant qu’on avait peur pour nos vies. Malgré cela, il était vraiment sympa et nous a bien aidés.

La vieille dame qui nous trouvait délicieux : entré dans la préfecture de Fukushima, on s’arrête dans un Izakaya local pour manger un bout. Une vieille dame en cuisine me regarde et me balance un « Ikemen » (beau gosse », puis elle fait de même pour Abdel et Charles. Et ensuite, elle nous regarde et elle dit « Oishiso » (vous avez l’air délicieux), ce qui nous a pas mal surpris mais bien fait rire.

Ai la rencontre : alors que l’on devait se rendre à la ville de Koriyama, on est tombé sur un passage impraticable pour les piétons et on a été contraint de faire du stop sur quelques centaines de mètres. Et c’est là que la jeune et charmante Ai s’est arrêtée pour nous prendre avec elle, dans sa voiture. On a fait connaissance et on a apprit qu’elle habitait la ville de Koriyama, ville où on l’a rejoint plus tard dans la journée. Elle nous a aussi rejoints le lendemain à Fukushima, pour notre arrivée. Une rencontre comme on les aime.

Etre épié à Koriyama : gros coup de cœur pour nous 3 sur la ville de Koriyama, qui était vivante et agréable et qui donnait envie d’y revenir. Et pendant nos quelques heures sur place, on voyait bien que les gens nous regardaient et nous souriaient, c’était amusant.

Partit célibataire il revient en couple : c’est la grande anecdote de cette marche, celle qui était totalement imprévisible. Dans les 4 partants du début, 2 étaient célibataires. L’un d’entre eux est revenus de la marche en n’étant plus célibataire, puisqu’il a rencontré une japonaise et que le courant est passé rapidement entre eux. Je ne dirais pas lequel de mes accompagnateurs il s’agit, mais j’avoue que c’était une chose à laquelle on ne s’attendait pas du tout. C’est le genre d’histoire sympa à voir et qui vous fait vous dire que tout peut arriver n’importe où.

Et voila donc pour le premier bilan de cette marche entre Tokyo et Fukushima, pleine de belles anecdotes et d’histoires imprévues, qui font que nous avons la tête pleine de beaux souvenirs. C’est aussi pour cela que j’aime beaucoup marcher et que je veux faire un tour du Japon à pied.

4 Comments »

  1. seb 21 juillet 2014 at 15 h 04 min - Reply

    Super aventure comme à chaque fois !

    J’aime bien la façon que tu utilises pour mettre en avant certains points de ta marche.

    Pour le prix global de la marche, c’est le retour en train qui fait mal ?

    • tunimaal 24 juillet 2014 at 10 h 07 min - Reply

      Le retour en Shinkansen il était à 9000 Yen. Les hôtels ont coûté pas mal cher aussi 🙁

  2. Nanne 8 août 2014 at 11 h 46 min - Reply

    Bonjour Tunimaa,
    Je tombe par hasard sur ton blog très intéressant et soigneusement tenu, plein d’informations utiles. Ton projet de tour du Japon à pieds est super, étant moi même randonneuse, ça fait très envie. Pour ta préparation, le choix du matériel et même des itinéraires, il existe un forum très intéressant où des passionnés de randonnée se retrouvent. Ca s’appelle randonner-leger.org et certains membres vivent même au Japon (Kinpu San par exemple).
    Bonne route !

    • tunimaal 1 octobre 2014 at 5 h 22 min - Reply

      Salut Nanne,

      merci beaucoup pour ton commentaire. Oui, j’avais déjà entendu parler de ce site, sans vraiment prendre le temps d’y faire un tour 😀

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