Explorons ensemble les mystères du Château Ambulant, film du studio Ghibli sorti en France le 12 janvier 2005. Une œuvre pleine de magie et d’émotion que je vous invite à découvrir au fil de l’article.
« Le Château Ambulant » ( ハウルの動く城 – Hauru no ugoku shiro ) est basé sur un roman écrit par Diana Wynne Jones, le Château de Hurle. L’histoire nous emmène dans un univers récurrent de Hayao Miyazaki, celui des machines volantes originales et du surnaturel.
Synopsis :
Sophie, âgée de 18 ans, a remplacé son défunt père, chapelier, dans sa boutique où elle travaille sans relâche. Sa rencontre avec le magicien Hauru va tout chambouler. L’amitié naissante entre ces deux personnes n’est pas du goût de la sorcière des Landes qui décide de transformer Sophie en une dame âgée de 90 ans. Dépitée, elle s’enfuit et croise le chemin d’un étrange château qui se déplace grâce à d’immenses pattes. Elle décide de s’y faire engager comme servante. Il s’agit en réalité du château de Hauru mais Sophie ne peut pas lui dévoiler sa véritable identité. L’énergie intarissable de la vieille dame va transformer le quotidien des personnes vivant dans le château, mais jusqu’à quel point ?
Le Château Ambulant, des soucis de réalisation
Ce film est passé entre plusieurs mains avant de devenir ce que l’on connaît. Au départ, Mamoru Hosoda est aux commandes. Il est connu pour avoir réalisé Digimon à l’époque mais actuellement, ce serait surtout à travers Les enfants Loups ou Le garçon et la bête qu’il s’est le plus illustré. Mais, comme le projet n’était pas assez satisfaisant et ne correspond pas à ce que le studio Ghibli cherchait, il abandonne sa réalisation. En parallèle, Hayao Miyazaki dévoile un chef d’œuvre, le voyage de Chihiro et il faudra attendre 2003 pour que l’histoire du Château Ambulant soit reprise. Son sauveur n’est autre que Miyazaki lui-même. A partir de ce moment débute ce que je vous expliquais dans l’article « Ponyo sur la falaise », l’auteur envoie des storyboards en flot continue et les animations sont créées au fur et à mesure, sans connaître leur moment d’apparition dans l’histoire. Au final, le film était prévu pour juillet 2004 mais ne sortira qu’en novembre 2004 au Japon. Le film battra des records d’entrée lors des premières semaines mais très vite, l’engouement disparaîtra et les critiques se feront entendre. Certains ne comprennent pas l’histoire et d’autres trouvent que la fin est trop évidente.
Les dérives de la guerre
Au-delà des critiques habituelles présentes dans les films Ghibli comme la défense de l’environnement, dans cette œuvre, Miyazaki nous donne un aperçu de la guerre dans un pays. Le passage est furtif mais la critique est présente. Deux soldats entravent le passage de Sophie dans une petite ruelle, ils échangent quelques commentaires déplacés envers elle et tentent de la forcer à les suivre. Heureusement, Hauru apparaît et sauve la jeune fille. Ce moment paraît anodin et peu significatif mais l’auteur a quand même tenu à montrer les abus en temps de guerre tout en restant dans un monde enchanteur afin de ne pas brusquer les plus jeunes, il n’y a aucune allusion perverse, seulement des sous-entendus.
Une ambivalence omniprésente
Le film est rythmé par des personnages aux multiples facettes. Comme d’habitude avec Miyazaki, le manichéisme n’existe pas, chaque être n’est ni bon, ni mauvais. Néanmoins, nous pouvons constater que chaque individu recouvre deux personnalités différentes. Sophie, au début du film, est une jeune femme puis, en un clin d’œil, elle se transforme en vieille dame. Cela ne semble pas l’émouvoir très longtemps et, une fois l’étonnement passé, elle semble très heureuse de sa nouvelle condition. Elle dit même qu’elle n’a jamais été aussi sereine. Tout au long de l’histoire, son apparence varie en fonction de son humeur et de ses rencontres, jeune l’espace d’un instant, elle redevient Mamie Sophie la minute suivante. J’ai l’impression que tout est mis en œuvre pour embrouiller le public. Cette ambivalence est également perceptible chez Hauru. Décrit comme un magicien hors pair, ce n’est qu’un être superficiel et pleutre. Il possède une identité dans chaque royaume, ce qui lui permet de ne pas prendre part au combat directement. De plus, il n’ose pas affronter son ancien maître, Madame Suliman, préférant envoyer Sophie à sa place. Par-dessus tout, c’est un personnage égoïste qui n’est préoccupé que par son apparence. Tout ceci est valable pour les personnages principaux, mais également pour les secondaires. Suliman paraît très gentille à première vue mais elle n’hésite pas un seul instant à se servir de son pouvoir pour assouvir ses idéaux et non pour aider les gens lors des attaques et de l’incendie provoqué par celles-ci. De même, le jeune Marco ne sort jamais sans son costume magique et sa fausse barbe, il joue un rôle perpétuel et semble déconnecté de la réalité. Nous pouvons également nous intéresser à « Navet », épouvantail pendant le film qui se révèle finalement être un prince en réalité. Chaque personnage arbore plusieurs facettes qui se mélangent tout au long du scénario.
Une fin bâclée ?
Les prémices de la fin du film sont nombreuses. Hauru retrouve son cœur et ses sentiments, Calcifer est libéré, le château s’écroule et l’héroïne retrouve son âge réel tout en conservant les cheveux argentés. Néanmoins, l’aventure se termine brusquement, la guerre, un des fils conducteurs de l’histoire, s’achève en un instant. Il n’a suffit que d’un baiser de Sophie pour mettre fin aux histoires entre les pays. L’épouvantail s’étant transformé en humain, on nous annonce la fin des hostilités et du film par la même occasion. Je trouve que, contrairement aux autres Ghibli, la fin est abrupte, sans saveur, ce qui est dommage par rapport à l’histoire développée en amont.
Le château ambulant semble être une histoire décousue. Aucun repère n’est réellement tangible, aucune explication rationnelle ne me semble réalisable. La première partie est rythmée, entraînante mais je regrette que la seconde manque de clarté avec la perte de ce rythme endiablé qui me plaisait tant. Le Château Ambulant n’est peut-être pas mon œuvre préférée mais elle fait partie des ouvrages du studio Ghibli que j’affectionne beaucoup. Quel est votre sentiment à propos de ce long métrage ?
C’est est film que j’ai adoré, mais je dois dire que le livre d’où vient le film éclaire beaucoup des points noirs de l’histoire et (entre autre) la fin y est bien moins abrupte. ça n’empêche que le film apporte la douce poésie qu’on aime tant dans les films Ghibli et cet univers mystérieux et fascinant est tellement beau qu’on se moque un peu de tout comprendre ou non.
Humm je suis pas totalement d’accord, j’aime bien comprendre ce que je vois. Mais effectivement, il n’y aurait pas eu ce changement de rythme dans la deuxième partie, ça ne m’aurait pas absolument pas gêné ! L’histoire est vraiment agréable à voir.
J’ai lu ton article par pure curiosité, étant donné que c’est pour le moment LE film ghibli que j’ai vraiment adoré (je ne les ai pas tous regardé encore pour le moment) et j’avoue avoir appris énormément de choses. Je pense m’être concentrée sur la beauté du film plus qu’à son histoire, mais en lisant ton article, je me rappelle maintenant mette posée beaucoup de questions que les points noirs de l’histoire après le premier visonnage du Film. Mais j’ai vite oublie tout ça pour le regarder une seconde fois 😉
Merci pour ton article, il éclaire pas mal certains aspects que je n’avais pas vu ou compris et me fait réaliser aussi que je devrais m’intéresser plus à l’histoire 😉
J’espère que ton séjour au Japon te plaît, pour ma part mon pvt se termine dans quelques semaines mais qui sait on se croisera peut être !
Adélaïde
Coucou Adélaïde !
Merci pour ton message, je suis content quand je lis des commentaires comme le tient, ça m’a fait bien plaisir !
Ah oui au détour d’un métro, c’est possible héhé. J’espère en tout cas que ton aventure s’est bien déroulée et que tu as pu faire (presque) tout ce que tu voulais, car tout faire est impossible en 1 an ^^.
Je te souhaite une bonne soirée !
Nicolas.